« L’État n’a pas su anticiper la progression de la FCO », dénonce la FNO
Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO), est en colère contre les pouvoirs publics car elle estime qu’ils n’ont pas su anticiper la crise de la fièvre catarrhale ovine (FCO).
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« Il y a le feu, le nombre de cas de FCO de sérotype 8 (FCO-8) explose dans le Sud », a déclaré Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine le 27 août 2024 lors d’une conférence de presse en visioconférence. 800 cas seraient aujourd’hui comptabilisés alors que le sérotype 3 de la maladie progresse au nord. La responsable dont le troupeau est touché par sérotype 8 a précisé que la mortalité était forte.
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« Si nous en sommes là, c’est à cause des pouvoirs publics, a-t-elle lancé. Ils n’ont pas su anticiper la progression. Le sérotype 8 est connu et sévit depuis plus d’un an. Durant l’hiver nous avions demandé un traitement d’équité pour réaliser les PCR ou les vaccins. Pour une brebis ou une vache, le prix de la PCR ou du vaccin est le même. Quand l’administration contrôle nos exploitations, si une vache vaut 1 UGB, une brebis compte pour 0,15 UGB. »
Alors, avec un revenu qui s’affiche aux alentours de 20 000 euros par an, la responsable syndicale souligne que les éleveurs d’ovins n’ont pas les moyens de payer les analyses ou les vaccins. « À 15 € par brebis pour une PCR ou 8 € pour le vaccin avec deux injections, ce n’est économiquement pas possible », a-t-elle déclaré. Seuls les élevages dégageant de la valeur ajoutée comme dans l’Aveyron ont pu vacciner.
Pas de cabinet, pas de décisions
Il existe un vaccin moins cher, fabriqué en Espagne. Il s’administre en une dose, « mais il n’a pas été disponible tout au long de l’hiver, souligne Michèle Boudoin. Aujourd’hui, nous sommes en rupture de vaccin FCO-8. Ma coopérative Copagno a commandé 10 000 doses, mais elle a reçu à peine 30 % de la commande qu’elle avait passée il y a un mois. Si les laboratoires ne se mettent pas à produire ceux qui ont vacciné l’année dernière ne pourront même pas faire les rappels, et on va anéantir les protocoles. »
« L’Aveyron, par exemple, compte 800 000 brebis alors qu’il n’y aurait sur les plateformes que 250 000 doses pour la France entière, poursuit-elle. La DGAL (Direction générale de l’alimentation) est démunie car c’est le cabinet [du ministre de l’Agriculture, NDLR] qui peut faire pression sur les laboratoires. Or en l’absence de cabinet, aucune décision n’est prise. »
Pour le sérotype 3, les 600 000 doses (pour les ovins) arrivées après le 12 août, sont déjà utilisées a aussi révélé Michèle Boudoin. « 500 000 doses ont été commandées et elles n’arriveront en septembre, qu’après le coup de feu », regrette-t-elle.
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